Je crois que la primaire a été le moment le plus heureux de ma vie, le début de collège aussi. Le moment où j'étais populaire, du genre à sortir avec la plus belle de la classe. Oui, vous savez, la fille qu'était trop bonne et qu'est devenue moche en arrivant au lycée, vous savez pas trop pourquoi. C'est en fin de troisième que tout commença à déraper, encore. En général, quand votre premier jour sur terre se passe mal, le reste suit. Dans mon quartier, j'avais ma bande, on était cinq, cinq supers potes qui aimaient déconner, parler de tout et de rien en se passant un joint, parler politique, liberté d'esprit, société … Ils étaient vachement ouverts mes potes de collège, Ian, Spencer, Barney, Randy et Eve, seule fille. Surtout un en fait, Randy, et puis, sans être un pédé, il était quand même drôlement beau, presque trop beau. J'en rêvais la nuit de ce type, si cool, si intéressant, si parfait. Bien sûr, Rand' faisait craquer toutes les filles, c'était le mec avec qui il fallait traîner, le mec avec qui il fallait sortir. Elles étaient toutes à ses pieds mais lui il s'en foutait car il nous avait nous, sa bande et moi, son préféré. Je faisais tout ce qu'il disait, je hochais la tête avec conviction à tout ce qu'il disait, j'adoptais même un style qui ressemblait au siens. ( Un psy vous dirait que c'était pour remplacer la figure paternelle que je n'avais pas eu.) Cela dit, je passais la majorité de mon temps avec lui, délaissant mon travail pour courir les rues avec lui, à la recherche d'herbe ou d'alcool. Boire à l'âge de quatorze ans et traîner dans les rues jusqu'à deux heures du matin peut paraître surprenant mais la délinquance dans le quartier banlieusard de Dover était monnaie courante. En général, les jeunes formaient des bandes dès la sixième à qui ils vouaient tout leur temps et qu'ils ne lâchaient plus jusqu'au lycée voir jusqu'à la fac ; on lisait souvent dans le journal les exploits de certains qui faisaient hurler les parents et bien marrer leurs enfants. La délinquance était le fléau du XXIème siècle. Moi aussi il m'est arrivé de casser une ou deux vitrines pour rire, ou parce que Randy me le demandait … Mon monde était parfait, je me sentais respecté par des gens que je respectais, j'avais mes habitudes, mes premières fois, j'ai eu des petites amies, je faisais la fête … j'avais la vie dont rêve beaucoup d'ados.
Vous connaissez cette croyance populaire, sur les vases communicants ? Et bien ce maudit vase, c'était Andrew Nichols. Il venait de Cambridge et tout comme Randy, il était beau et intéressant ; en plus, il avait deux ans de plus que nous et n'avait pas l'air d'être déboussolé par ce déménagement. Il nous appris qu'il c'était fait renvoyé de son ancien collège à cause d'une bagarre qui avait mal tournée et un coup de couteau qui était partit trop vite. Bien entendu, on l'admirait, et il a tout de suite intégré notre bande. Rand' a commencé à me délaisser pour lui, son nouveau mentor,. Ils passaient énormément de temps tous les deux, s'en allaient parfois sans dire un mot et bien entendu, on n'avait pas le droit de les suivre. J'en pleurais, de voir mon Randy préférer cet inconnu à moi et changer de comportement jours après jours.

Un soir, j'ai donc pris mon courage à deux mains et suis allé chez Randy. Sa mère m'accueillit à bras ouverts en s'étonnant que je ne vienne plus autant chez eux. Je lui fis un sourire gêné et montais quatre à quatre les escalier jusqu'à la chambre. Il ne semblait pas surpris de me voir débarquer et me salua comme si de rien n'était. Je refusais de m'asseoir avant de parler, j'avais le cœur qui battait la chamade et les mains moites : « Pourquoi est ce que tu restes tout le temps avec cet Andrew ? Qu'est ce qu'il a de plus que nous ? ». On aurait dit une gamine effarouchée, j'avais les larmes au bord des yeux. Rand' se leva et me prit dans ses bras, sourire au lèvres. « Tu sais que rien ne te remplacera baby boy, viens, j'ai quelque chose à te montrer. » Il avait bien entendu compris que par nous, j'entendais je, mais il n'avait pas vraiment répondu à ma question, du moins, c'est ce que je pensais. Je le suivais jusqu'à son lit, sourcils froncés, vexé de n'avoir eu qu'une moitié de réponse. Je m'asseyais sur la couette et le regardais sortir une petite boîte. Ce qu'il en sortit me dégoûta au plus au point : un sachet remplis de cocaïne, une cuillère, une seringue et de l'héro. La panoplie du parfait toxicomane. Je levais les yeux vers Randy. C'était donc ça qui lui plaisait chez Andrew ? Je n'avais qu'une envie, c'était d'attraper toute cette merde et de la jeter par la fenêtre. On en voyait assez des junkies pour voir à quel point ils se détruisaient, à quel point ils étaient pitoyable. Je n'avais touché qu'à l'alcool, le shit, et parfois quelques pilules de valium mais jamais à des drogues dures. Randy était déjà en train de se faire une ligne et j'étais beaucoup trop impressionné pour lui faire des reproches. Il en fit deux sur un livre, une qu'il sniffa directement et l'autre qu'il me tendit. « Allez, n'aie pas peur. ». « J'ai pas peur. » Bien Soan, peut être que la prochaine fois, tu mettras un peu plus de conviction. En tout cas, cela fit rire Rand'. Le jeune homme posa le livre doucement sur sa table de nuit, faisant attention à ne pas faire tomber sa poudre et s'approcha de moi, passant son bras autours de mes épaules. « T'as l'air d'un gosse. Juste une fois, pour essayer, et ensuite ce sera toi et moi, comme avant. » « Plus d'Andrew ? » « Plus jamais. ». Comme pour accompagner ses paroles et me faire taire, Randy posa ses lèvres sur les miennes et sa langue vint instinctivement rencontrer la mienne. La sensation qui suivit fut impressionnante ; il savait que depuis tout ce temps, j'étais amoureux de lui, raide dingue même. Comme revitalisé par ce baiser et ses promesses, je me fis la ligne. Ce n'était pas comme je me l'imaginais, c'était beaucoup mieux et je ne comprenais pas comment tous ces types, qui nous racontaient leur désastreuses aventures avec cette drogue, avait fait pour en arriver là. Je trouvais ça presque absurde et les voyais maintenant comme de beaux menteurs.
Je passais le reste de la nuit aux côtés de Rand', à continuer à se défoncer à chaque fois que l'on redescendait, et à faire l'amour avec toute la passion refoulée depuis des années. J'avais été con de croire à tout ce que l'on disait : la coco, c'était ce qu'il me fallait depuis le début.



Mon grand père est décédé peu avant que j'obtienne mon diplôme de fin de collège, d'une attaque. C'est assez banal pour son âge mais ridiculement tragique pour un gamin comme moi, abandonné par tous. Ma grand mère voulait que je passe quand même mon diplôme et pensait qu'elle arriverait quand même à s'occuper de moi. La situation devint de plus en plus insupportable pour elle. Toujours à la recherche d'argent, je volais, lui prenais des objets et les revendais, ne dormais plus à la maison, préférant passer la nuit dans la rue ou chez Randy - on entretenait une liaison secrète depuis la fameuse nuit -. Je ne savais pas qu'on pouvait mourir à cause du stress et du surmenage mais grand'ma passa l'arme à gauche et rejoint papi au paradis. Je me retrouvais sans argent, sans famille et sans logement. J'ai vécu un petit moment chez Ian, jusqu'à ce qu'il se fasse tuer. Franchement, toute cette histoire de clan, c'est bidon, d'abord parce que cette petite conne qui lui servait de copine, elle savait très bien à quoi s'attendre, et elle avait du le chercher. On cherche pas un type qui vient de s'envoyer une ligne. Mais quand on a vécu avec quelqu'un et que c'est notre pote, on le défend jusqu'au bout, alors moi, quand on me demande, je dis que je fais partit des Bad Romances, et je suis toujours partant quand une bagarre éclate. De toute façon, je suis toujours trop défoncé pour sentir la douleur. Et puis il y a eu Randy qui est mort d'une overdose. Anyway, je me rend plus compte de rien, je sais jamais quel jour on est, ni quelle année d'ailleurs. Je trouve toujours un endroit ou dormir et de quoi me défoncer. Pour l'instant, la vie est belle. Lucy in the Sky ...

AAAAAAAAAAH MON AMOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUR !
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J'ai hâte de lire ton histoire, et surtout, de rp avec toi (a)
Welcooome here

T'façons j'te fais confiance, tu sais bien !
Ne me déçois pas xD

HIIIIIIIIIIII LE BEAU GIIIIIIIF ♥
Et bien, je pense que, sauf erreur de ma part, et contestation de mes collègues, tu est...
VALIDEEEE !

Bienvenue sur liaw =)

Bienvenue !

Bien stylée ton histoire