Ah non, pas homme d’affaires, gardien de nuit. Bah, c’est tout aussi sympa, je trouve. J’aime bien l’idée que je me fais de ce poste. J’imagine que ça doit être très différent de la réalité, mais j’imagine Damien, peinard dans son parc, entrain de fumer et de faire dégager les pauvres SDF qui cherchaient un arbre tranquille pour poser leur tente. À cette idée, je ris doucement, dans ma barbe (que je n’ai pas). À la radio du bar, ils passent une chanson que j’aime beaucoup, et dont je connais chacune des paroles par cœur. « Attack », elle s’appelle. Je ne me souviens plus du nom du groupe. Mais vraiment, j’aime énormément. « Your promises, they look like lies… ». Avec M-G, on s’était promis de toujours rester ensemble. Pourquoi nous sommes nous retrouvés séparés ? Pourquoi est-elle partie ? Des questions qui m’ont toujours torturé, et que j’aimerais lui jeter à la figure comme autant de balles de pistolet.

-Moi je trouve ça classe, comme job ! Au moins t’es tranquille. Enfin… Quand t’as pas des réunions en pleine journée et des Métros à prendre aux heures de pointe, du moins. (Je souris) Moi j’aimerais bien trouver un travail, mais je suis un peu jeune et je n’ai que mon bac en poche, alors les employeurs sont réticents. Enfin bon… Je trouverai bien un truc ! Quitte à livrer des pizzas, ça pourrait même être drôle ! Ils pourraient me payer en pizza !

Je suis parti dans un délire tout seul, mais bon, ça n’a pas vraiment l’air de gêner Damien. Je suis ravi de l’avoir rencontré, ce mec. Ma journée était partie pour être pourrie, et au final je m’amuse bien. Le soir tombe tout doucement sur la ville, comme une chape de plomb et de pollution. Le serveur nous apporte nos boissons, Whisky Coca pour lui, Vodka-tonic pour moi. On ne change pas les mauvaises habitudes, faut croire. Le serveur a même pas fait gaffe que j’ai pas vraiment l’âge légal pour boire de l’alcool, ou alors il s’en fout. Je m’en fous aussi, ceci dit.
J’avale une longue gorgée de ma vodka et regarde Damien. Il vient de me dire qu’il connaît M-G. J’ai l’impression qu’il y a un truc qu’il ne me dit pas, mais bon, ça n’a pas d’importance : il la connaît ! Il va peut-être pouvoir me dire où elle est !

-Dis, tu saurais où elle habite, Mary ? Parce que… En fait, si je suis à Dover, c’était à la base pour la retrouver, mais en une semaine je me suis pris d’affection pour cette ville. Bon, ok, la guerre des clans c’est un peu étrange, mais de toute façon je n’y prends plus ou moins pas part, alors je m’en fiche un peu. Bref, et toi ? Pourquoi est-ce que tu étais venu à Dover, à la base ?

C’est étrange, je me sens bien avec lui. Je ne ressens pas le besoin de combler les trous quand on ne parle pas, ça ne laisse pas de mauvaise ambiance, c’est calme, posé. Je pense qu’on pourrait vraiment devenir amis, lui et moi. Si j’arrêtais de fantasmer sur ses yeux et son cul ça pourrait aider aussi…

Je regardais Ciel et l'on aurait dit qu'il était prêt à chanter, il connaissait visiblement la chanson qui passait à la radio, moi aussi d'ailleurs (étonnant non? :p) Puis, il m'avoua qu'il trouvait mon métier classe. Moui si on veut; Tout dépend des points de vue. Se croire capable de vendre de la coke et finalement avoir sa tête mise à prix la semaine d'après c'est classe aussi ? A méditer nous allons dire. Trouver un travail, c'est vrai que ça donne des ailes, ou du moins ça rend indépendant, dis-je en vivant toujours chez ma mère et partageant ma chambre avec ma cousine. Sans commentaire. J'avais toujours eu de la chance pour trouver des jobs alors que mes qualifications étaient bien basses. Ma jolie petite gueule faisait son effet, ça devait être ça. C'est vrai que depuis que j'avais trouver mon boulot, je m'ennuyais un peu moins et j'avais pris le rythme que chaque fêtard peut avoir; Évidement, en train de "bosser" la nuit, et en train de dormir la journée. Que demander de plus ? Je vivais comme un fêtard pour les gens normaux ou comme un vampire pour les croyants.

"J'ai bossé un moment comme livreur de pizza, mais il ne m'ont pas gardé longtemps, mais ouais c'était plutôt cool si tu veux mon avis, et je n'avais pas encore mon bac donc tu as quand même tes chances, évites juste de prononcer le nom Damien.. Il doit encore me détester" lui dis-je en rigolant. C'est vrai, j'y avais travaillé quelques mois et c"était plutôt sympa, il fallait aimer conduire dans le froid c'est tout. Et ça, ce n'était pas mon truc, surement pour cela qu'il n'y avait que la moitié des pizza de livrer. "Et ouais c'est clair je suis tranquille maintenant, et en plus quand on bosse de nuit, la paye est encore meilleure, mais bon ça... Ce n'est qu'un détail." Mais un détail important tout de même. Ciel venait de parler de son âge, disant qu'il était un peu trop jeune pour avoir un travail, c'était le moment opportun pour lui demander l'âge qu'il avait. "Si tu n'as pas l'âge de bosser, tu n'as pas l'âge de boire une vodka tonic ou je me trompe ? Mais quel âge as tu donc Ciel, toi qui étais prêt à vendre ton corps pour un coca qui s'est avéré être une vodka mais bon.. Personne n'est parfait hein. " lui demandais-je en souriant

Je commençais à boire l'ambroisie servie tout en me faisant questionner sur la belle Mary Gold. Où habitait-elle. Bonne question. J'aurais pu cité tous les endroits ou nous nous étions rencontrés mais sa résidence ne revenait pas dans ma mémoire. Il me semblait que nous ne vivions pas loin, mais je n'en était pas ça. Il faut dire que ces derniers temps, je trainais plus du côté de la plage, du côté des grandes maisons, du côté de chez Effy quoi. Soyons honnête. Et puis il me parla des guerres de clans, il n'avait pas prit de parti. Ce qui était compréhensible s'il était nouveau. Il n'avait pas connu Ian ou Hanna, mais ici, il vaut mieux prendre un clan. J'espérais sincèrement qu'il n'ait pas d'ennuis. A Dover il vaut mieux avoir un clan que de rester; Et puis ce ne fut que quelques secondes plus tard que je me rendit compte que le fait qu'il ne prenne pas de parti dans cette guerre était plutôt bien. Pour notre relation je veux dire. Certes, s'il aurait été un Bad Romance, tout cela aurait été trop beau. Mais au moins il n'était pas un Capricious Sun. Qu'elle bonne nouvelle !!

"Alors Mary, je crois qu'elle vit prêt de chez moi dans la Bellamy Street, mais je n'en suis pas sur du tout en fait.. Et pourquoi je suis venu à Dover ? C'est simple, un déménagement; Je vivais à Brighton avant et ma mère à décider de déménager ici. Au début je n'aimais pas cette ville et puis, j'ai rencontrer des gens ici et je ne compte plus repartir crois moi." Je bus une nouvelle gorgé de ma boisson et m'alluma une nouvelle cigarette. A peine je l'avais entre mes lèvres que Ciel savait ce qu'il avait à faire. S'il continuait, il allait devenir mon allumeur (de cigarette) officiel.

(J'aime bien la précision sur "mon allumeur (de cigarette) officiel" xD)

À peine Damien avait-il mis sa cigarette entre ses lèvres (et quelles lèvres !) que j’avais dégainé mon briquet, version rapidité éclair. S’il passait encore une demi-heure à chercher le sien, il ne pourrait jamais la fumer, sa clope ! J’allumai le bout qui se mit à rougeoyer tranquillement tandis qu’il tirait la première latte, celle qui est censée rendre stérile. Dommage pour lui. Quoique, c’est drôle que ça soit moi qui pense ça, moi qui fume toujours mes clopes jusqu’au filtre. D’ailleurs, je vais m’en sortir une, tant qu’on y est, ça me laissera un peu de temps avant de répondre à sa question, à savoir « quel âge as-tu ? ». Comment faire pour répondre à ça avec sincérité, en ayant une vodka-tonic posée devant moi ? Oui, j’ai dix-sept ans et je fume, et je bois, et je me démerde tout seul. On peut dire que ça craint. Mais de toute façon mes parents n’en ont jamais rien eu à foutre de moi. Voilà ce que j’aimerais lui dire, mais je vais me la jouer sobre, je pense. Histoire qu’il ne s’enfuie pas.

-J’ai dix-sept ans, donc pas vraiment l’âge pour l’alcool, comme tu l’auras compris toi-même. Mais ça fait déjà deux ans que je me débrouille tout seul, en gros. J’ai eu mon bac en avance, sans m’être tapé la Terminale, parce que j’ai lâché les cours à seize ans et que je l’ai passé en candidat libre. Et je me retrouve ici, après avoir tourné et viré un petit moment. J’ai passé à peu près six mois à Las Vegas avant de venir ici. En vivant dans des hôtels, au crochet de gens que je rencontrais la veille, et dans la chambre desquels je passais la nuit.

Je bois une autre gorgée de ma boisson, taisant le fait que si j’avais parlé de vendre mon corps ça n’était pas pour rien. En effet, généralement, ces gens ne m’accueillaient qu’avec une contrepartie. Ça m’avait amené à coucher avec des femmes, étrange pour un homo, non ? Je continue à me demander comment j’ai bien pu me mettre dans de telles galères.
Bon, il ne sait pas tout à fait où habite Mary, mais Bellamy Street ça me dit quelque chose. J’irai y jeter un coup d’œil, histoire de voir. Si ça se trouve, je la croiserai, ça serait juste magnifique ! Mais bon, faut pas trop espérer non plus.
Quelque chose vient de faire tilt dans ma tête. Comme ça quand on travaille de nuit on est mieux payé ? Ça, je vais le garder dans un petit coin de ma mémoire, histoire de m’en souvenir la prochaine fois que je serai en quête d’un job. Quitte à prendre un travail en usine tout pourri, à la rigueur, c’est pas bien grave. Pour l’instant, ma priorité c’est d’essayer de m’en sortir. Après je pourrai songer à trouver un meilleur travail, ou à refaire des études.

-M’enfin, ma vie n’est pas franchement intéressante, dis-je en soufflant un nuage de fumée. Parle-moi plutôt de toi, et aussi de la ville. Y a-t-il des gens à ne pas croiser ? Des gens qu’il faut absolument connaître ? Et toi, as-tu des ennemis ? Et cette espèce de guerre des clans, elle est arrivée à cause de quoi au fait ? Personne ne m’a expliqué, on m’a juste expédié chez les Silent Soul, qui sont visiblement ceux qui jouent à être la Suisse. D’ailleurs, je ne connais personne, ni là-bas ni dans les autres clans, personne à part toi, et Mary – quand je l’aurai retrouvée…

Je pose beaucoup de questions, et je parle trop. Mais je n’y peux rien, je suis comme ça. Même si entre Damien et moi le silence n’est pas pesant, j’ai toujours peur que les gens se lassent de moi. Alors je parle, je les fais parler d’eux, de choses qui leur tiennent à cœur. Comme ça, ils restent avec moi.
Damien, je suis heureux de l’avoir rencontré. Non seulement il est très beau, mais il est aussi très sympa, très posé, pas du tout prise de tête. Nous pourrions véritablement être de bons amis, j’en suis certain. Mais en a-t-il envie, lui aussi ? Ou est-ce qu’il se dit juste que je suis un pauvre gosse perdu, un crétin qui lui est tombé dessus dans le métro et qui ne le lâche plus ? Autant de questions que j’aimerais lui poser, mais que je retiens. Pour l’instant, je veux juste qu’il reste encore un peu avec moi…
J’avoue, je me sens seul. Et je pense que ça se lit dans mes yeux. Tout se lit dans mes yeux.

Ciel me racontait sa vie et je l'écoutais, j'aimais bien écouter les gens. Je me souvenais de Justine qui me racontait sa vie alors que je ne l'a connaissait à peine. Je ne l'a connaissais à peine et pourtant, on se connaissait par coeur. Elle avait eu confiance en moi et m'avait raconté les horreurs que son beau père lui avait fait subir. C'était d'ailleurs à cause de son beau père que j'avais commis l'irréparable. Oh non Damien, ne penses pas à ça, oublies toute cette histoire. Merde quoi ! J'ai tuer quelqu'un ! J'enfouis mon visage dans mes mains puis releva la tête, restant attentif aux moindres syllabes que disais Ciel. Ainsi, il avait 17 ans et il faisait parti de ces jeunes obligés de se débrouiller seuls pour des raisons quelconques. Les raisons de ce garçon là, je ne les connaissait pas mais qui sait, peut-être qu'un jour. J'en aurais connaissance. Sur ce, je continuais à l'écouter sans laisser mon esprit divaguer.
Puis il commença à me poser des questions sur moi. Oh.. Qu'allais-je bien pouvoir lui répondre. Qui ne pas fréquenter, j'avais déjà ma petite idée dans la tête. Oh oui que je l'avais. Chris, ne jamais rencontrer Chris. C'est dommage, je l'aimais beaucoup au début. Et cette amitié était réciproque. Tellement réciproque que c'était lui qui avait la bague de fiançailles que j'avais offert à Effy. Elle lui avait lancer quand elle avait mit fin à notre relation et j'étais trop drogué pour la prendre avec moi. C'est triste à dire quand même.. La dernière fois que j'avais vus Effy je l'avais confondu avec mon oreiller et je lui avait donner comme argument pour ne pas me quitter que j'étais "un trop bon coup". Oui pour me mettre dans des galères, j'étais bon, même très bon !
C'était don à mon tour de parler, je bus la dernière gorgée de mon breuvage, puis tira encore quelques lattes de ma cigarette avant de lui répondre. J'hésitais à me lancer dans un récit de mélo-drama ou bien, raconter que les bons moments de ma vie; Pff j'aurais eu trop peu de chose à dire. Je souriais, allez savoir pourquoi puis je fis d'abord une remarque sur les premières choses qu'il avait dit

"Tu as dix sept ans mais tu sais, j'en ai que deux de plus alors bon. Il n'y a pas une énorme différence." Je regardais en l'air pensant à Las Vegas... C'était un rêve de gosse d'y aller. "Alala, Las Vegas j'ai toujours voulu y aller. Les casinos et tout, ça m'a toujours fais rêver. Je suis un grand joueur. C'est peut-être pour cela que je n'y vais pas parce que je ne sais pas si je pourrais m'arrêter; Et aussi parce que la majorité aux USA est à 21ans."

Ça y est, c'était le moment ou je devais parler de ma vie; J'allais évité de parler des trucs les plus fous que j'avais déjà fait par amour. Oui ce n'était pas bien intéressant et ça pouvait m'envoyer en prison. "Alors je vais commencer par te raconter les histoires de clans. En fait, tout à commencer à cause d'un couple. Hanna et Ian, ils étaient fous amoureux mais Ian était un drogué et parfois il malmenait Hanna.. Et un jour, elle a été retrouver morte. Ca a été un choque pour tous ses amis et ils ont décidés de se venger, et Ian a été tué. Donc voilà, du coup il y a deux clans, les Bad Romance, donc les amis de Ian et les Capricious Sun, les amis de Hanna. Donc moi je fais partie des Bad Romance, mais Mary, elle, c'est une Capricious. Donc voilà en gros d'où est partie la guerre de clan. Ensuite uhm... Qu'est-ce que je pourrais te dire à mon propos. Je suis un jeune de Dover qui fume et qui boit un peu trop souvent, qui se drogue parfois avec excès et qui est shooté au médoc' pour ne pas se taper de crises d'hystérie ravageuses." Le détail sur les médoc' n'était pas utile mais je me souvenais d'Effy qui avait très mal réagit lorsqu'elle avait découvert ce que je prenais pour calmer mes accès de colère, moi qui suis d'un naturel calme et posé. Je finis ma cigarette et l'écrasais dans le cendrier avant de reprendre. "Eh sinon dans les gens à fréquenter il y a... euh.. Moi !" Je m'esclaffais puis repris plus sérieusement. "Non, je déconne... Honnêtement je ne sais pas te dire comme ça, mais je sais qu'il il ne faut pas fréquenter. Chris Sullivan. Il est facile à reconnaitre, un brun avec une belle gueule qui parle à la 3ème personne." Je m'arrêtais pour reprendre de plus belle "Tu vois, ce mec, il est super sympa et tout mais il te fous dans la misère; J'ai un bon exemple... Il me demande ou se fournir, je lui présente ma copine sans réfléchir, et qu'est-ce qu'il fait ? Du moment qu'elle m'a largué, il n'a pas attendu une seconde alors que ça faisait des mois et des mois qu'on était ensembles. En bref, si tu as une copine, ne lui présentes surtout pas!" Et c'est sur ces dernières paroles que je hélais le serveur pour me recommander la même chose. "Donc tu vois, pas intéressante non plus ma vie.. Jeune largué qui se console en buvant."

(Aah tu as entendu mes prières )

Las Vegas ? Un rêve de gosse ? J’étais dans le même état quand j’y suis allé pour la première fois. Bizarrement, j’ai vite déchanté, mais ça, je ne lui dirai pas. C’est vrai que là bas la majorité est à 21 ans, mais moi, bien accompagné comme je l’étais, je n’avais aucun problème pour aller jouer quand même. D’autant que les hôtels où j’atterrissais le plus souvent étaient généralement des casinos. Mais ça non plus je ne lui dirai pas.
Donc il n’a que 19 ans ? Étonnant. Je l’aurais vu plus vieux, il a l’air mûr, pour son âge. J’éclate de rire lorsqu’il se mentionne lui même dans les personnes à fréquenter, et réponds, du tac au tac :

-Oui, j’avais compris que toi tu étais fréquentable, monsieur je-ramasse-les-pauvres-types-dans-le-métro. D’ailleurs, si je peux te faire une confidence, je suis content de t’avoir rencontré, Damien.

Je souris, et l’écoute me parler d’un dénommé Chris, Chris Sullivan, qui parlerait à la 3e personne. Un drôle de type, quoi. Je range son nom dans un coin de ma mémoire, histoire de m’en souvenir si je le croise un jour. Ceci dit j’aime autant ne pas me faire d’ennemis, pour l’instant. Mais si ce type est du genre à se faire les petites amies des autres, on risque de ne pas être pote. Sauf s’il ne touche pas aux mecs. Ah, il serait peut-être temps que Damien sache que je préfère les hommes, histoire qu’il ne soit pas trop surpris…
Mais alors que je m’apprête à lui en parler, j’apprends qu’il prend des médocs. Ah d’accord, je comprends mieux pourquoi il est si calme et si apaisant. Ceci dit, ça ne me dérange pas le moins du monde, j’ai été sous anti-dépresseurs et sous Valium pendant quasiment seize ans. Depuis que je suis à Dover j’ai arrêté, mais à Las Vegas je prenais pas mal de trucs un peu plus forts. Trucs que j’aimerais bien reprendre, pour certains. Par exemple la cocaïne. Je me sentais vingt fois plus séduisant, sous coke. Et je n’avais peur de rien.

-Bah, tu sais, j’ai à peine dix-sept ans et j’ai à mon actif pas mal de prises de drogues, dures ou pas. Je fume trop, je bois trop et, jusqu’à récemment je prenais des cachets, prescrits par le psy de ma mère pour mes tendances hyperactives… Bienvenue au club des junkies anonymes, finis-je en riant et en finissant ma vodka d’une traite, pour en commander une autre au serveur.

J’écrase ma cigarette. Allez, c’est le moment ou jamais de lui avouer que je suis homo. Mais comment le faire entrer dans la conversation ? Genre « eh, au fait, je préfère les mecs, j’espère que ça te dérange pas, hein ! » ? Non, c’est ridicule. Je vais le faire parler de sa copine plutôt.

-Dis, Damien… Ta copine, elle a couché avec ce Chris, c’est ça ?

(Désolée je fais du mieux que je peux pour répondre vite xd)

Ainsi, Ciel était content de m'avoir rencontré. Je ne pouvais que dire la même chose. Ces paroles me firent plaisir. Quelqu'un qui était heureux de ma présence, je croyais que ce n'était plus possible avec tout ce que j'avais enchaîné comme connerie.

"Eh bien figures toi, que moi aussi je suis content de t'avoir rencontré. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas fendu la gueule comme là."

Je n'étais donc pas le seul accro à des médocs prescris par des médecins; Rassurant ? Peut-être. Je n'en savais trop rien en fait. Nos boissons arrivèrent rapidement et je bus quelques gorgés sans attendre, La note allait être salée si je continuais comme ça, oh mais que c'était bon. J'avais l'impression que mon corps se réchauffait alors que je savais pertinemment que c'était tout le contraire. La fumée nous envahissait et c'était bien. Oui j'aimais bien la fumée. Et puis, l'adolescent face à moi me demanda si Chris avait couché avec Effy ou plutôt l'inverse, oui c'était l'inverse qu'il demanda. Est-ce que Effy avait couché avec Chris. Y a t-il une différence au fond ? Au que moi il y en a une. Elle me haïssait depuis qu'elle avait apprit que j'avais coucher avec Emily. Mais comme on dit, jamais deux sans trois non ? J'avais passé de bons moments avec Emily, moments de silence mais plaisant et je n'arrivais pas à regretter mes actes. Non je n'arrivais pas à regretter mes actes. Avec Callypso, ce n'était que vengeance, avec Justine c'était de l'amour et de la passion pure et dure et avec Emily c'était du jeu. Après la défonce, tout le monde aime jouer, non ?

"Euh.. Je ne sais pas. Enfin, j'ai vu qu'il y avait un net rapprochement entre eux deux, et Chris ne me parle plus donc, ça veut dire ce que ça veut dire non ? Je pense pas être parano à ce sujet là.. Mais j'espère que son aventure avec Chris, ne sera qu'une vengeance et qu'elle me reprendra par la suite. Enfin.. J'espère mais je ne sais même pas si elle sera capable de me pardonné"

Et encore.. Effy n'était même pas au courant que Justine était tombé enceinte avant son départ en Espagne, là ou elle a par accident, perdu le bébé. Comment regretter d'avoir fait l'amour avec une fille qui a porté votre enfant pendant plusieurs semaines. "Ne jamais être né est le plus grand bienfait" à dit Sophocle. Il avait surement raison.

"Arff, bon désolée de te blinder avec mes histoires de coeur... Et toi, ça donne quoi de ce coté ?"

Je souris comme un crétin, maintenant que Damien m’a dit qu’il était content de m’avoir rencontré lui aussi. Débile, je l’avoue. Mais ça veut dire que je n’ai plus à me soucier de combler les trous dans la conversation pour ne pas qu’il m’abandonne. Logiquement, il devrait rester de lui même.
J’avale une longue gorgée de vodka-tonic que je sens brûler mon œsophage. Je me délecte de cette sensation. Ça faisait trop longtemps que je n’avais pas bu simplement par plaisir, sans être déprimé, sans en avoir besoin. La bonne influence de cette rencontre, sans doute.
Il m’a laissé une porte ouverte pour que je lui parle, puisqu’il m’a demandé où j’en étais, de mon côté. Je soupire et le regarde dans les yeux pour lui dire :

-Ça ne me dérange pas que tu me parle de tes histoires de cœur. Mais, Damien… Tu sais, moi, je suis plutôt hommes que femmes, tu vois ? Donc ça fait un moment que personne n’a voulu de moi.

Je ris, pour faire comme si ça n’avait aucune importance. Pourtant, et c’est encore dans mes yeux que ça se lit, ça me rend très triste. Autant le dire clairement : personne ne m’aime. Actuellement, je suis plus seul que jamais. Parce qu’il n’y a pas M-G pour me soutenir. C’est aussi pour ça que ma rencontre avec Damien m’a rendu le sourire. Parce que ça fait un long moment que je n’avais pas passé du temps comme ça, avec quelqu’un, sans arrière pensée. Enfin, sans arrière pensée… Oui, je le trouve très beau, mais ça ne veut pas dire forcément que je vais lui sauter dessus, comme ça, d’un seul coup.

-Et pour Effy, je souhaite de tout cœur qu’elle revienne vers toi. Parce qu’elle a l’air de vraiment compter pour toi.

Sans m’en rendre compte, j’ai fini ma seconde vodka un peu vite. J’en commande une troisième, et je commence à me sentir un peu pompette. Je reste totalement lucide, mais je sens l’alcool qui monte peu à peu dans mon cerveau, pour venir l’embrumer et le parsemer de gouttes de doute, qui sont comme de l’acide et qui rongent ma vie. Je m’allume encore une cigarette et laisse mon zippo sur la table, histoire que Damien puisse l’utiliser s’il veut fumer. Parce qu’avec ce que je bois, je risque bientôt de ne plus être en état de le lui sortir.

(court, désolée. Ne t’inquiète pas pour la vitesse à laquelle tu réponds, je suis pas à la minute près c’est parfait comme ça.)

Ciel m'avouait tout naturellement que finalement il préférait les hommes aux femmes. Et moi tout à l'heure qui lui avait dit que s'il avait une copine, il ne fallait pas l'approcher de Chris. Je ne savais même pas si Chris était bi. Non il devait être hétéro. Oui il devait l'être... Si soit homo ou hétéro après tout, qu'est-ce que ça change? J'ai bien eut des relations avec des hommes moi aussi. Enfin, je me souvenais surtout d'Andrew. C'était ma plus longue relation avec un mec. Et elle s'était soldée par un échec et le début de ma relation avec le belle Stonem.
Je regardais Ciel, il avait l'air si triste d'être seul pourtant il riait. Je ne l'avais jamais trop été mais ces derniers temps, je savais très bien les sentiments que ça apportait. Je n'aimais pas être seul. Visiblement, Ciel et moi, on se ressemblait sur certains points. Seuls et junki, mais nous devions vivre avec. Je m'allumais une nouvelle cigarette et Ciel avait prit le soin de laisser son Zippo sur la table. Une très bonne intention de sa part.

"Je ne comprends pas le "donc" dans ta phrase. Ce n'est pas parce que tu aimes des mecs que tu es forcement seul. Enfin je veux dire, je suis bi, et voilà j'ai déjà eu des mecs. Enfin heureusement, il y a l'âme soeur pour tout le monde" Je m'arrêtais quelques secondes, réfléchissant à ce que je venais de dire. "Merde j'ai l'impression de parler comme un psy" Ce fut en rigolant que je bus encore une gorgée de mon whisky coca que j'aimais tant.

Et puis, il me dit quelque chose que me toucha profondément. Il espérait qu'Effy retourne vers moi. Je passais depuis tout à l'heure mon temps à me plaindre sur mon célibat, sur Chris qui me volait ma petite amie. Et puis ce fut soudainement que mon portable se mit à vibrer. Je le sortis de ma poche, bien plus facilement que mon briquet et puis je regardais qui était en train de m'appeler. C'était Julian, mon collègue qui travaillait la journée. Oh.. J'hésitais, répondre ou non ? Oh eh puis non ! Je jetais mon téléphone sur la table attendant qu'il se calme. Il allait bien me laisser un texto ou quelque chose si je venais de me faire virer.

"C'est gentil de dire ça... Vraiment... Mais honnêtement, même si j'espère de tout coeur, je pense qu'il va falloir que je passe à autre chose. Comme je l'ai dis personne n'est parfait. Elle a de bonnes raisons de m'en vouloir."

A mon tour mon verre se vida. Que commander cette fois ? Je ne savais pas vraiment. Un petit cocktail cette fois, j'avais envie d'un Mojito. Je demanda donc ma boisson et le serveur s'exécuta.

-Oh, tu sais, dans le milieu d’où je viens, parmi les gosses de riche, c’est assez rare de trouver des mecs qui aiment les mecs. Et puis, même après, je n’ai jamais vraiment plu aux mecs. (je hausse les épaules) Généralement je plais plus aux vieilles. Je comprends pas pourquoi d’ailleurs. Mais récemment, dans un bar, je me suis encore fait draguer par une femme de cinquante ans. Cinquante ans, tu le crois ça ?

J’éclate de rire à ce souvenir. Ses rides étaient tellement marquées que je pouvais les compter à vue de nez en étant à un mètre d’elle. Mais bon, elle m’avait payé mes verres toute la soirée, alors je lui avais accordé un baiser. Un seul, parce que franchement, c’est plutôt dégueu. Et puis je suis très moyennement attiré par deux boules de graisse qui pendouillent. Quand j’avais dit ça à Mary-Gold, ça l’avait bien fait rire, d’ailleurs. Elle m’avait rétorqué que les mecs en ont aussi, mais pas au même endroit. On avait passé deux bonnes heures à comparer les avantages et les inconvénients des anatomies féminines et masculines. Les pectoraux par rapport aux seins, les abdos par rapport aux hanches, les fesses féminines et masculines. De toute façon, on était d’accord sur tout, vu qu’elle était hétéro et moi homo, c’était pratique.

-Ouais, tu parlais un peu comme un psy, à l’instant, dis-je dans un éclat de rire, après avoir bu une gorgée de ma vodka. Mais c’était moins ridicule que quand c’est dit par un psy, qui a eu son diplôme dans une pochette surprise, qui a accroché une plaque sur sa porte et s’est proclamé psy. Dit par toi, ça faisait plus… Expérimenté, genre.

Je suis encore entrain de me perdre dans mes propres paroles.
De savoir que Damien essaye de passer à autre chose, rapport à Effy, ça devrait sans doute me rendre heureux parce que ça me laisse une chance de le faire revenir vers les garçons. Mais je suis surtout triste, parce qu’il dit ça de façon si… Neutre. Comme si ça ne le touchait pas vraiment. Alors que je me doute qu’il souffre, au fond. Surtout s’il l’aimait vraiment beaucoup.

-Dis, qu’est-ce que tu veux dire par « des erreurs » ? Tu l’as trompée ? (Je déglutis) Hem… Ne te sens pas obligé de répondre. Ma question était un peu gênante.

A ses éclats de rire, les miens firent tout autant de bruit. Le phénomène des cougar prenait une ampleur phénoménale apparemment. Le pauvre. Il ne méritait pas qu'une vieille de cinquante ans le drague. Il valait bien mieux. Quelqu'un de son âge du moins. Eh dire que moi, quand je fais des paris stupide et que je dois draguer un vieillard, c'est le vieillard en question qui prend peur et qui s'en va. Il faut dire, je le comprenais totalement, c'était en plein après midi, dans un parc. Le pauvre papi promenait son petit chien et moi je venais l'accoster alors que j'avais mon t-shirt troué. Ça, ce sont des moments que l'on oublis pas. Ils sont tellement drôles, autant sur le moment que quand on y repense des années plus tard.
J'aimais bien être avec Ciel, vu qu'il ne me connaissait pas, je parlais de moi et d'anciens souvenirs revenaient dans mon esprit. Bons comme mauvais les souvenirs, mais après tout, ce sont eux qui me forme si l'on peut dire ça comme ça.
Mon mojito était bien plus petit que mon verre de whisky. C'était bien dommage car du coup il s'était fini deux fois plus facilement. Mais c'était bien de boire, ici, sans avoir d'arrières pensées suicidaires ou dépressives. C'était plaisait d'être ici.

"Non mais ouais t'as vu ça ?! Suffis de boire un coup pour devenir maître dans la psychologie ou dans la philosophie !"

Je rigolais à ma propre connerie. Quoi que.. Ce n'était pas entièrement faux. Un jour je m'étais amusé à faire une dissertation de philo en ayant bus, et comme par hasard, tout paraissait logique ! Et la note n'en fut que plus belle ! Et puis, le temps de la question sur mon infidélité avait sonné. Je me demandais comment lui répondre en tout sincérité. En fait, ce n'était pas la question de la sincérité qui posait problème, c'était le fait que j'allais passé pour une pute, une nouvelle fois. Et il faut dire qu'Effy m'en faisait assez baver ces derniers temps.

"Pour être honnête, et de toute façon, si tu te connecte sur le site de la gossip tu verras surement quelques articles me concernant. Oui j'ai trompé Effy, plusieurs fois et avec plusieurs filles..." Bon là, c'était raté pour ne pas passé pour une pute mais je voulais qu'il sache, si jamais nous étions amené à nous revoir qui j'étais réellement. Et non pas seulement le mec qui a l'air sympa, qui sèche le taffe et qui boit en pleine après midi. "Et je veux dire.. Enfin.. On a toujours été un couple instable, mais on surmontait toujours tout. Jusqu'à il y a quelques semaines ou elle a apprit que j'avais couché avec une autre fille. Donc voilà pourquoi je pense qu'elle ne me pardonnera pas. Et.. Ok qu'on soit plus ensemble, je l'accepte mais que Chris ose la toucher ça c'est au dessus de moi..."

Bon bon bon, je devais me calmer, il fallait que j'arrête de penser à Chris car c'était lui qui me mettait dans tout mes états. Je m'apprêtais à siroter mon cocktail quand je me rendis compte que mon verre était vide. C'était surement un signe, qu'il fallait que j'arrête de boire quelques minutes. Je recommanderais plus tard.

"Et toi, le grand amour et tout le tralala qui va avec, ça donne quoi ?"

(Encore désolée du temps de réponse... Et de la pourritude du post xD)

-Woah, le grand amour ? (Je ris) Tu sais, mec, je suis un romantique moi. Je suis persuadé qu’il va finir par arriver, le grand amour, tu vois ? Mais un jour comme celui là, attablé dans un bar au milieu de l’après-midi avec en face de moi un mec comme toi – aussi beau je veux dire -, j’ai du mal à y croire encore. D’autant plus quand tu me racontes ton histoire. Effy et toi, Chris et toi, Chris et Effy… Tout ce beau monde étant lié… Ça m’embrouille, tu vois ? Je trouve ça… Stressant. Savoir que tu es avec quelqu’un, que même si c’est dur vous restez soudés, vous traversez des épreuves, et puis un jour c’est l’épreuve de trop, et non seulement elle ne veut plus te voir mais tu la soupçonnes de se taper un de tes amis… Je comprends que tu préfère penser à autre chose, et moi ça me rend triste pour toi. (Je finis mon verre, et je me rallume une clope) Peu importe qu’on se connaisse que depuis quelques heures. Si t’as besoin de péter un cable, de hurler, de taper du poing sur la table ou d’aller faire une connerie quelque part, de te bourrer la gueule, ou de te défoncer, ou, j’en sais rien moi… Le jour où M-G est partie, après avoir balancé mon Iphone contre le mur, je suis allé me baigner tout nu dans la piscine à débordement de mes voisins, et ils ont dû appeler les flics pour me faire dégager. Après ça, j’étais soulagé. (Mince sourire) Sinon on reste là, et on en parle plus. Alors ?

Après cette longue tirade, ma gorge est sèche. Mais si je bois encore une vodka, je risque véritablement d’être complètement bourré. Donc je hèle le serveur et commande un CocaZero. Ça va faire du bien à ma gorge, et ça ne me mettra pas minable. Je relève les yeux vers ma fumée qui tournoie, puis les redescends pour croiser ceux de Damien. J’ai peur de… De lui avoir fait peur. Ou… Qu’il m’en veuille, d’avoir été aussi franc. Ou… J’en sais rien. De lui sauter dessus, l’alcool aidant. Mes joues commencent à me paraître cuisantes, je crois que la vodka monte sacrément vite aujourd’hui. J’essaye de me rappeler quand est-ce que j’ai mangé pour la dernière fois… Mais impossible. Est-ce que je devrais avoir faim ? Je ne me souviens plus bien. Tout ce qui parvient à circuler dans mon cerveau actuellement, c’est l’alcool, et les yeux de Damien, bleus, si bleus.

-Je suis désolé de t'avoir regardé comme ça... (Je baisse les yeux, remercie le serveur et bois une gorgée de mon coca) L’alcool est monté plus vite que je le pensais.

Je tire une longue taffe sur ma clope et regarde par la fenêtre, les yeux brillants. Voilà, en une seule leçon facile à suivre, comment faire fuir quelqu’un. Il me suffisait de le regarder comme ça. C’était simple, en fait. Là il va se lever, me fusiller du regard, me hurler qu’il n’est pas une pédale. Ensuite il va mettre son manteau, l’air furibond, payer ses consommations pour ne rien me devoir, me hurler que je suis un tordu, histoire que tout le monde soit bien au courant, et il va se tirer.
C’est maintenant une larme qui coule sur ma joue, celle qui est du côté du mur, celle qu’il ne peut pas voir. Et puis de toute façon, quand il sera parti ça n’aura plus d’importance…

Pas de soucis tkt

Je l'écoutais, c'est vrai que je devais avoir le pouvoir de faire déprimer n'importe quel couple vu mes histoires et vu comment je me lamentais. J'avais honte de mon comportement. J'engendrais le mépris, la haine et à présent j'engendrais également la déprime. Quel pauvre sort pour les gens qui m'entourent. Heureusement ces derniers n'étaient pas très nombreux.
Si seulement je pouvais donner un peu de ma tristesse et de ma déchéance à ma cousine. Elle semblait toujours tellement heureuse de vivre qu'elle me donnait la nausée. Je devais allergique à la bonne humeur. Toutefois, la compagnie de Ciel me faisait vraiment plaisir. Même si nous parlions d'un des sujets les plus délicats pour ma part, je ne me sentais pas si mal que ça. Pas si mal que je l'aurais pensé en tout cas. En parler me faisait peut-être du bien. Qui sait ?

"Honnêtement je suis vraiment désolé de ce que je te fais vivre. Enfin je veux dire... Je suis en train de te plomber le moral là, en te parlant de mes histoires merdiques. Mais si ça se trouve, et si je résonne comme un grand romantique, je pourrais dire qu'Effy n'était pas la bonne tout simplement, que nous n'étions pas fais pour rester ensemble. C'était juste une petite passade. C'est tout simplement que je n'arrive pas à passer à autre chose pour le moment... Et qui sait, peut-être que Chris est finalement le mec qu'il lui faut. "

Je déglutis. J'essayais de penser sincèrement à ce que je venais de dire mais la dernière phrase sonnait vraiment fausse. Non ! Chris n'est pas une garçon pour elle. Elle mérite mieux qu'un drogué égocentrique. Loin de moi l'idée de dire que je suis mieux de Mister Sullivan. Le fait est que j'ai eus ma chance avec la belle Stonem et que c'est à son tour de la saisir, avec un peu de chance, cette relation ne durera pas. Et si elle dure; je jurerais que c'est uniquement pour me faire du mal. Ciel se commanda un nouvelle boisson, mais cette fois ci, il décida de rester sage. Il avait bien raison, et j'allais suivre son exemple. Cette fois j'aurais droit à un Red Bull, bah oui hein, il me fallait du sucre et quelque chose pour me booster.

"Eh ben finalement tu l'auras eu ton coca" lui dis-je en rigolant et en y ajoutant un léger clin d'oeil. Puis soudain, Ciel plongea ses yeux dans les miens. Je ne savais que faire, si ce n'était admirer ces yeux à lui. On me faisait souvent des compliments sur mes yeux, mais les siens étaient tout aussi éblouissants. Et puis, baissant les yeux, il me pria de l'excuser. Il semblait gêner alors qu'il n'avait pas à l'être. Cependant je ne savais pas vraiment comment réagir, je ne savais comment il le prendrait. "J'vois pas pourquoi tu t'excuses, tout le monde est accro à mes yeux" lui dis-je en m'esclaffant "D'ailleurs toi tu en a des très beaux aussi!"

Ouf ! Ça ne l’a pas traumatisé que je le regarde comme ça. D’ailleurs, il n’a même pas l’air de trouver ça bizarre. En même temps, je lui ai dit que j’aimais aussi les hommes, et il est beau, c’est indéniable, même lui ne pourrait le nier. Du coup, à cause de ma superbe dissertation orale, il croit qu’il m’a déprimé, en me racontant ses histoires de couple. Mais ça n’est pas ça. En fait, si je suis triste, c’est seulement parce que LUI a l’air de très bien cacher ses sentiments, et ça, ça me rend triste. Parce que je sais qu’à sa place j’aurais tapé dans des murs, j’aurais retourné le ciel et la mer, j’aurais renversé tout ce qui me serait passé sous la main. Ensuite je me serais pris une bonne cuite, et puis on en aurait plus reparlé. Ça aurait été réglé, de mon côté. C’est seulement pour ça que je lui ai dit ça. Mais c’est un peu compliqué à expliquer. Alors j’efface sa remarque d’un revers de main et j’esquisse un sourire amusé.

-Il en faut plus pour me déprimer, Damien. Si t’as besoin de parler, je t’écoute, et sinon ben… Rien à ajouter. (Petit sourire) Et en effet, je suis ravie d’avoir eu mon coca, au final. Comme ça j’aurai pas totalement menti quand j’ai dit que j’allais boire un coca ! M’enfin c’est surtout parce que je crois que si je bois un autre verre je te saute dessus.

Après avoir dit ça, je ris, et mes larmes s’effacent de mes yeux… Pour le moment. J’ai dit ça sur le ton de la plaisanterie, il n’y a aucun désir dans ma voix. Non, il se cache plus profondément dans mes entrailles, ce désir là. Et la vodka a tendance à le faire remonter. C’est ça le danger, avec moi. C’est que quand je bois, je reviens sous forme de pile électrique, complètement surexcité. L’alcool réchauffant mon corps, ça me rend vraiment… Ouais, électrique, c’est le mot. Et sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, dans « électrique », y a « trique »…

-Mais dis-moi, Damien, contrairement à moi t’as l’air de bien tenir l’alcool, je me trompe ?

C’est plus une constatation qu’une question. Je vois bien qu’il n’est pas aussi touché que je le suis. Je tire une profonde taffe sur ma cigarette et l’éteins dans le cendrier prévu à cet effet. La fumée s’échappe d’entre mes lèvres, très lentement, comme un serpent sinueux. Elle est du même bleu gris que mes yeux, bien que ceux-ci soient plus bleu marine.
Je pose mes mains sur la table, et me mets à jouer avec mon zippo. Mes larmes sont oubliées, Damien ne les a pas vues. Tant mieux. L’alcool me rend aussi hypersensible. Attendez… Pourquoi est-ce que je bois, déjà ?


(Pourri et un peu court, encore désolée pour le jeu de mots, mais il fallait que je le sorte, il me trottait dans la tête depuis le début du post x))

tkt pas pour le nb de lignes, du moment que tu fais les 20 demandées, c'est niquel et mdr le jeu de mot :p


Je parlais trop. Je n'aurais su dire si c'était l'alcool ou non qui me faisait parler autant mais je n'aimais pas me dévoiler. Sur certains points, j'étais vraiment pudique, et j'avais l'impression de me montrer tout entier au jeune homme. Je n'aimais pas parler de mes problèmes et de passé pour la victime mais je ne savais dire si je préférais écouter. J'aimais écouter les gens évidement mais à petite dose. Ciel était très intéressant et j'aimais l'écouter même si c'était plus moi qu'autre chose qui parlais. Je bus une gorgé de mon Reb Bull, pour me remettre les idées en place. Je secouais la tête et ébouriffa mes cheveux. Puis Ciel me déclara que si je voulais parler, il serait présent. C'était très gentil de sa part mais malheureusement inutile. Je m'étais assez dévoilé comme ça pour la journée. Je sortis une cigarette de ma poche et alors que j'étais en train de l'allumer avec le briquet de Ciel, je l'entendis dire qu'il risquait de me sauter dessus s'il continuait à boire. Sans pouvoir me contrôler je commençais à m'étouffer en tirant sur la clope; Il faut dire qu'il venait de me choquer avec ces dernière paroles mais je partis dans un fous rire directement après. Je ne sais si c'était à cause de ce qu'il avait dit ou alors parce que je venais de m'étouffer en fumant. C'était surement à cause des deux. Ciel rigola lui aussi ce qui détendit l'atmosphère.
Et puis il parla de tenir alcool, je ne pouvais pas vraiment dire que je le tenais mieux. C'était juste que lorsque je bois, je deviens une vraie larve sans vie et surtout, sans envie. A quelques exceptions près. Les bonnes petites soirées avec quelques verres dans le nez finissent la plupart du temps dans le lit de quelqu'un. C'est fou tout ce que l'on est capable de faire lorsque l'on est sous l'emprise de l'alcool.
Au moins, Ciel connaissait visiblement ces limites. C'était pour ça qu'il buvait un coca et qu'il ne s'était pas reprit de coca. Pour ma part, je m'en foutais de devenir une vraie loque; C'était seulement que je n'étais pas comme tous les soirs, seul dans ma chambre, en tête à tête avec ma console.
Là j'étais en publique, et en bonne compagnie qui plus est. Alors j'allais me tenir; Je devais me tenir.

"Euh.. Je ne sais pas si je tiens bien l'alcool.. C'est juste que... A force, bah ouais on tient de mieux en mieux. quoi. Enfin j'me comprends."

Je ne savais pas quoi lui dire, je ne savais pas quel sujet aborder, et surtout, je ne savais pas s'il avait envie de me parler de lui; Je pensais en avoir fini avec moi, il était donc temps de parler d'autre chose. Oui. Autre chose. Pas moi. Je parlais doucement, mais pas trop non plus. C'était une question comme une autre après tout.

"Dis moi Ciel, tu penses qu'elle va réagir comment Mary quand elle te verra ?"

C'était peut-être indiscret mais c'était cette question que je me posais. Je me demandais également pourquoi ils s'étaient perds de vu, pourquoi il avait du vivre seul à Vegas; Finalement j'avais des tas de question à lui poser. Car oui, sa vie était intéressante, il était intéressant. Bien plus que moi avec mes histoires d'amour de Dover.

En fin de compte j’aurais pas dû éteindre ma clope. Ok, elle était consumée, mais j’en veux une autre, là, maintenant. Oh et puis après tout je m’en fous, c’est pas comme si ma santé avait une importance.
J’en rallume une, une de plus, et me rends compte que mon paquet n’est pas magique et que tôt ou tard il sera vide. Un profond soupir m’échappe et je me reprends aussitôt pour ne pas que Damien croie qu’il m’ennuie. Je regarde par la fenêtre, la nuit est presque tombée, on dirait que l’après-midi a passé sans qu’on s’en aperçoive. D’ailleurs, j’entends moins distinctement les conversations autour de moi. Y a pas que les brumes de l’alcool, y a aussi que je suis très bien avec Damien. J’oublie le monde autour. Eh, allez pas vous faire des films, je parle pas de craquer sur lui ni rien, il m’en faut quand même un peu plus, je suis pas une fille facile… Ou si, un petit peu, mais pas tant que ça. Je parlais au niveau amical. C’est facile de parler avec lui. Je parle même trop. Y a pas la même gêne que d’habitude, quand je suis avec les gens.
Je porte la main à ma hanche et fronce légèrement les sourcils. La cicatrice du coup de couteau que je me suis pris à Las Vegas après avoir tenté d’embrasser un hétéro se rappelle à mon bon souvenir et je me souviens. Ah oui, Damien n’est pas gay. J’esquisse un sourire. Mon corps est bien fait, quand même : il se charge de réduire mes illusions à néant quand je commence à m’emballer.
Lorsqu’il me demande comment je pense que M-G va réagir en me voyant, je hausse les épaules et arrête de frotter ma hanche.

-J’en sais trop rien. Quand j’étais à Las Vegas j’ai souvent imaginé qu’on courrait l’un vers l’autre, au ralenti, qu’on se prendrait dans les bras et que ça ferait voler ses cheveux blonds dans tous les sens, que je la ferais tourner, et qu’on rirait à perdre haleine. Mais j’ai oublié deux ou trois trucs : M-G est plus grande que moi, si je la fais tourner ses pieds vont traîner par terre. En plus, si je la serre trop fort je risque de lui briser un truc. Et troisièmement, je n’arrive plus à courir depuis Las Vegas, parce que ça tire sur ma cicatrice et que c’est douloureux.

Je souris encore plus, comme un insolent, et tire une longue taffe sur ma cigarette. Après m’avoir écouté parler, Damien est bouche bée. Apparemment il ne se doutait pas que je pouvais être si sombre. Je sais d’ailleurs pas vraiment ce qu’il m’a pris, ma tirade ironiquement juste mais d’habitude je l’aurais tournée de façon à ce qu’elle ne soit pas si cynique. Je soupire doucement. Ce Damien a une mauvaise influence sur moi, la vérité a tendance à jaillir de ma bouche comme un alien quand il est dans les parages. Et la vérité, avec moi, ça donne jamais rien de bon.

-Désolé de t’avoir dit ça de façon si… cynique. T’y es pour rien si les gens sont homophobes, et t’y es pour rien non plus si M-G est anorexique. J’avais besoin que ça sorte, je me sens con maintenant. Je crois que je vais reprendre un cocktail, je conclu avec un sourire désolé.

Je hèle le serveur et lui demande de m’apporter une Tequila Sunrise. Ça me changera de la vodka. Je sais pas pourquoi j’ai envie de changer, mais j’ai envie. Bah, j’ai renoncé à me comprendre. J’espère juste que j’ai pas totalement fait flipper Damien avec mes conneries.

-Ok, euh, y a un truc que je voudrais te demander. En fait, plusieurs trucs. (Je remets mes cheveux en arrière et le regarde dans les yeux) Tu dois t’être rendu compte que je te trouve atrocement séduisant et qu’il ne me faudrait pas grand chose pour te sauter dessus. Mais comme toi tu as – ou presque – une copine, et que visiblement t’es plus filles que garçon, hésite pas à me le dire si je vais trop loin. Deuxièmement : si je te saoule, tu seras gentil de me le dire aussi, parce que j’ai pas l’intention d’être un chieur alors qu’on vient de se rencontrer. Ok, je tiens pas l’alcool mais c’est pas une excuse. Donc si je te saoule, dis-le moi et je m’en irai.

Après cette tirade, je souris et bois une gorgée de mon verre. Bien, comme ça, si je m’en prends plein la gueule, au moins, j’aurai le cerveau embrumé et je pleurerai pas tout de suite. Oh, et je ne souffrirai pas s’il me frappe aussi. Tout bénef’ pour moi !

à chier désolée


J'écoutais Ciel répondre à ma question. L'ironie était visiblement au rendez vous. Je croyais que s'il était cynique c'était que Mary Gold devait lui manquer énormément. Ces scènes que l'on s'imagine tellement belle. Un grand romantique imaginerait son premier baiser avec un paysage idyllique. Sous la pluie, ou alors sous un beau soleil. Quoi qu'il en soit, il s'imaginerait son premier baiser comme une scène magnifique. Le truc c'est que maintenant, ce serait plutôt du genre à embrasser trois personnes de suite dans une Skins Party.
C'était surement mon cas. Moi j'aurais imaginé la scène sous la neige. Finalement c'était arrivé avec la mère de mon meilleur copain, dans la chambre de ce dernier. J'étais jeune à l'époque. Mais tellement mature. Bizarrement je n'ai plus eu de nouvelles de cet ami. Bizarre hein ?!
J'hésitais à répondre à sa tirade. Au lieu de cela il s'excusa et je me commandais une bière. Je ne voulais plus être raisonnable. En fait, ce que j'avais envie, c'était de continuer de boire avec mon nouvel ami, et de passer une bonne soirée. A mon tour je remarquais que le soleil disparaissait. Enfin.. Le soleil n'était pas le bon jour, plutôt la lumière du jour.
Oui car le soleil à Dover... C'était vraiment rare.

Ciel demanda un cocktail. J'essayais de me souvenir des boissons que nous avions pris dans l'après midi. Malgré tout mon cerveau s'était arrêté de compter au bout de 3 verres. Or je savais bien que nous avions consommé bien plus. La note allait faire mal pensais-je tout en l'écoutant. Ma bière fut vite finie mais j'attendais quelques minutes. Je m'allumais une nouvelle clope et Ciel prit un air sérieux. Il me regardait droit dans les yeux.
Il voulait que je l'arrête s'il me saoulait ? Mais pourquoi me saoulerait-il ? Il venait de me faire tellement de compliments en si peu de temps. J'étais comblé, et je ne pouvais demander mieux.
Ce gamin, enfin non ce n'était pas un gamin, ce mec là plutôt, venait de me flatter comme jamais. Ça faisait plaisir. Et pas qu'un peu.

"Tu sais quoi ? Tu es tout sauf ennuyeux mon cher. Et pourquoi pas un jour je te montrerai que je n'ai pas de préférence filles ou mecs. Juste que je connais plus de filles que de gars quoi." Je fermais des yeux deux secondes, le temps de me remettre les idées en place. Mais qu'est-ce que je disais ? Pourquoi m'avait-il dit que je tenais l'alcool ? Je me rendais compte qu'en compagnie charmante, je pouvais très vite flancher. "Eh Ciel... Je viens de repenser à un truc que tu m'as dis tout à l'heure. Le coup ou tu t'es jeté dans la piscine de tes voisins... J'aimerais bien faire un truc du genre, pas toi ?"

Par truc du genre je ne parlais pas spécialement de piscine. Il faisait un peu froid non ? Mais j'aurais été prêt à faire n'importe quoi pour bien m'amuser avec Ciel.

Après ce que venait de dire Damien j’étais resté con comme un balais. Hein ? Comment ça il n’avait pas vraiment de préférences ? Waouh, ça c’était du scoop ! Peut-être bien que mon attirance pour lui n’était pas un non-sens en fin de compte ! Je me mis à sourire comme un imbécile et vidai mon verre d’une traite avant de tirer une longue latte sur ma cigarette. Je me sentais comme revigoré, rasséréné, et franchement ça faisait un bien fou. Comme quoi, j’aurais peut-être dû vider mon cœur sur la table dès le début, et si ça se trouve on aurait déjà tiré un trait là-dessus et on s’amuserait comme des dingues. Tiens, à propos de dingues…
Il venait de me rappeler un truc dont on avait parlé au début. Quand je lui avais raconté que je m’étais jeté, tout nu, dans la piscine de mes voisins, après le départ d’M-G. Ainsi, depuis tout ce temps, ça l’intriguait pas mal, et ça le tentait même de faire un truc du style. Comment faire ? J’avais des milliards d’idées stupides qui me venaient en tête. Il faudrait alors lui avouer que j’avais fait un double de la clé du portail d’entrée du lycée de la ville, et qu’on pouvait s’y infiltrer comme on voulait. Sinon on pouvait aller foutre le bordel quelque part dans une boîte, ou alors squatter le territoire des Capricious Sun (je savais que c’était un Bad Romance, rien qu’à sa tronche). Toutes ces idées me paraissaient alléchantes, et encore plus si elles se passaient avec Damien.

-J’ai un truc à te proposer. On passe par un magasin quelconque pour s’acheter une bouteille de quelque chose, et on part faire une connerie quelque part. Pas au point de se faire arrêter non plus, mais j’ai quelques idées débiles qui viennent de remonter après que tu m’aie parlé de la piscine. D’ailleurs, si à Dover vous aviez une piscine chauffée ça serait parfait. Ou un gymnase tiens ! Une fois, avec un ami, on était tellement défoncés qu’on est rentrés par effraction dans le gymnase de notre lycée et on a mis du papier toilettes partout. On avait carrément refait la déco ! Ok c’était carrément puérile mais qu’est-ce qu’on avait ri.

Je lui souris posément et baisse les yeux. Je joue avec mon zippo. La flamme se reflète dans mes iris bleus, et je le sais. Je sens son regard sur moi, il me jauge, je sais pas s’il trouve que je suis stupide et gamin ou si je le fais toujours autant rire. J’espère que la deuxième solution est la bonne, parce que franchement on pourrait être amis lui et moi. Non mais c’est vrai ! Y a qu’à voir : c’est la première personne en ville avec qui j’ai passé un après-midi complet sans m’ennuyer une seule seconde. Pourtant c’est pas notre rencontre qui laissait présager ça, n’est-ce pas ? Ce foutu métro à la con avec sa chaleur de merde auraient pu avoir raison de moi, ou pire, j’aurais pu ne pas lui tomber dessus à lui.
Je baisse la tête et la voix et hausse légèrement les sourcils, mon sourire s’intensifie quand je lui propose :

-Déjà, ça te dirait de partir sans payer ?

Ma clope entre les doigts, j'écoutais Ciel attentivement. "Quelconque - Quelque chose - Quelque part". C'était un plan génial. Je voulais me défouler. Crier tout ce que j'avais au fin fond de moi, et un simple jogging ne ferait pas l'affaire. Ce n'était pas comme d'habitude. Courir n'aurait pas suffit à m'épuiser au point de ne plus penser à Effy. J'esquissais un sourire en l'écoutant. Réfléchissant au lieu les plus attractifs de tout Dover. Piscine chauffée... On en avait une, enfin je savais qu'il y avait une piscine, pour ce qui est du chauffage... Je n'en avais pas la moindre idée. Gymnase. On avait également. C'était d'ailleurs dans ce gymnase que j'avais vécu mes plus fortes péripéties. Je me concentrais pour déterminer quel lieux serait le mieux pour nos conneries. Finalement la piscine me branchait bien. Le problème serait de ne pas se faire arrêter. Parce que oui... Je n'étais plus mineur, et les peines pour moi pourraient vite devenir de plus en plus grandes. Oh eh puis après tout, qu'est-ce que ça pouvait bien me faire ? J'étais encore jeune, sans ambition, sans dulcinée, sans rien à quoi me rattacher excepté Pompom (mon chat), mon macbook et ma console.

Triste comme jeunesse. Mais c'était la mienne et je m'y accrochais tout de même. Sinon j'aurais volontiers sauté du toit du lycée lorsque j'étais avec le leader des Capricious Sun. Ce dernier aurait voulu me pousser avec joie. C'est surement son envie de me voir mort qui m'avait fait me rendre compte que je n'allais pas céder à cause d'un mec comme lui. Je pensais au gymnase du lycée recouvert de papier toilette, et un épisode des simspon me revint en tête. C'était exactement une scène de la sorte et Bart disait le plus beau des compliments qu'une fille n'aurait jamais pu entendre. "C'est comme si le papier toilette était le prolongement de ton corps" J'avais un respect immense pour ce gosse. J'aurais peut-être du le dire à Effy. Elle l'aurait peut-être bien prit.

"On va où tu veux, quand tu veux. Juste on évite le terrain de basket."

Ensuite, le jeune Ciel me proposa de partir s'en payer. Mon sourire s'agrandit en même temps que le sien. C'était une très bonne idée, décidément, j'aimais sa créativité et son imagination. Même si le serveur connaissait mon gout pour le whisky coca, il ne savait pas qui j'étais. Ce qui allait s'avérer utile pour fuir. Je hochais la tête pour lui dire que j'étais d'accord avec sa dernière suggestion. De toute façon, avec ce qu'on allait se payer pour la suite, il valait mieux s'économiser un peu. J'étais certain qu'il était d'accord.

"On se sépare et on se rejoins derrière le bar ? Je suis sur que s'il nous cherche, il ne pensera même pas à aller voir à l'arrière. J'ai déjà eu quelques échos de courses poursuite ici." lui déclarais-je en m'esclaffant et en espérant que j'arrive encore à tenir sur mes jambes.